La philosophie de l’exemple

11 février 1975 : les quartiers de la Ville-Haute de la capitale malgache se réveillent dans une fausse gaîté, l’animation est trompeuse dans les rues pavées, signes pas si lointains de l’administration coloniale ; les échoppes sont ouvertes ; ici, les poêles exhalent des odeurs de fritures épicées, les marmites sont bouillantes ; là, les braseros débordent de leurs braises rouges et grises. L’ambiance est faussement tranquille, car en quelques heures, relayée sur les ondes, une tension paroxystique règne au sommet de l’État après trois ans d’accords imparfaits et de haines tenaces qui se soldent par des événements tragiques. Les institutions dès lors atteintes en plein cœur, l’île n’est pas loin de transformer ses terres ocre et rouge en poudrière et une seule étincelle ferait voler en éclats une paix civile fragilisée.

Dans les cercles estudiantins de la diaspora, la tension est palpable. D’aucuns le comprendront très vite. Parmi eux, on songe à crever l’abcès, transcender l’improbable sérénité, panser des blessures cachées, mais peut-être profondes. Ils sont les pères fondateurs de la RNS. Quarante-deux ans plus tard, le rappel des valeurs qui cimentent le socle commun des sportifs, de la première génération, leurs enfants et petits-enfants est toujours de mise. Une organisation repose sur une cohésion souvent fragile de ses membres, le bénévolat requiert le sens de l’engagement, une compréhension des enjeux. Le bénévole doit puiser en lui une force tranquille, une énergie inoxydable et le sens de l’intelligence collective.

À la RNS, plus encore.

En 1975, quelque deux-cents participants et organisateurs confondus se retrouvent pour conjurer un destin dont ils ne veulent pas. La fraternité est leur crédo, la cohésion leur cap, en conséquence, quoi de mieux que le sport pour souder les quelques dizaines de volontaires de l’exil, partis pour leurs études, mais dont les liens affectifs au pays de l’arbre voyageur restent extrêmement vivaces.

Mars 2016 : l’édition sportive et culturelle sur les terres des frères Lumière, à quelques stations de la place Bellecour rassemble trente fois plus. Dans la ville métissée qu’est la troisième ville de France, le public lyonnais est là pour les quelque six mille sportifs et participants, l’accueil chaleureux ; les familles soutiennent leurs proches, amateurs ou professionnels, jeunes et moins jeunes ; les amis de l’ile rouge sont présents : spectateurs, visiteurs, nostalgiques, futurs candidats au départ ou passionnés de cultures du monde. Que de chemin parcouru, pourtant !

On le martèle, on le rappelle, la RNS est avant tout un état d’esprit. Sans intelligence collective, ni d’esprit de cohésion, un projet fût-il d’envergure peut rester lettre morte. Or, la RNS est perçue comme un modèle de référence. Un projet de la diaspora et de ses enfants intégrés dans la cité. Mais qu’on se le dise, ce n’est ni un empire, ni un magot. La RNS avance, évolue, tel Sisyphe poussant son rocher pour réparer toujours, sans jamais renoncer. Patiente, ouverte sur les autres, aux couleurs de l’île aux mille origines, à l’image d’une jeunesse engagée, dans la compréhension des enjeux collectifs et d’un destin qui la dépasse ; loin des alliances ourdies ou d’une chronique d’une tragédie annoncée, tel ce spectacle sans cesse rejoué de la trahison d’un Brutus faite à un César aux dépens d’une population à qui l’on vole son destin. Lors de la rentrée 2016, le profil du bénévole est réédité : l’exemple est érigé en philosophie, la loyauté en devoir.

Bonne rentrée à tous !

La coordination générale 2017

Communiqué : Le Comité National d’Organisation renforce ses équipes lors de sa session de Teambuilding qui se tiendra dans la région parisienne le samedi 19 novembre, des compléments d’informations seront donnés ultérieurement sur notre site et/ou sur les réseaux sociaux.  Le CNO accueillera toutes les bonnes volontés, des jeunes engagés, qui seront les dirigeants de demain de la RNS. Les nouveaux arrivants bénéficient de l’accompagnement d’une équipe de bénévoles expérimentés qui placent les valeurs de la RNS au cœur de leur engagement. N’hésitez plus, franchissez le pas, prenez contact  avec le coordinateur général, Olivier Andriamasilalao (Dadah) ou écrivez.

Source:Publié par Equipe communication externe du 26-OCT 2016 rns-cen