Depuis plusieurs mois l’équipe du « Club des Amies Basketteuses » ayant ou portant encore le maillot de la sélection nationale avaient décidé de se déplacer en France pour participer à différentes compétitions. Ce fut d’abord, dès leur arrivée à l’aéroport CDG Paris- Roissy, un déplacement pour Poitiers afin de disputer les fameuses rencontres nationales du Sport (RNS) où elles atteignaient le dernier carré, seulement battues par des filles dont certaines avaient trente ans de moins que nos anciennes « gloires » des années 1980, 1990. Les participantes: VOLOLONA LI LOUIS Mirelle, FIERENANA Sophie Alida, RAKOTOALISINA Hantalalao Jeanne, REHARIFIDY Andry Nantenaina, RAMANALINARIVO Lalasoa, RAVELOJAONA Fanja, RASOANIRINA Lydia Romaine, RAZANANIRINA Prisca Gouge, RAJAONARY Nirilanto, RAKOTOALY Nirina Lalaina,  RATOVOARIVELO Rojovola, RASOLOJAONA Lalatiana, PIMONT Hélène. 

A l’issue de ce tournoi, les filles se séparaient comme prévu. Certaines se sont rendues dans leurs familles et d’autres se dirigèrent vers la Normandie. A Grand Quevilly près de Rouen nos joueuses reçurent la visite d’autres Malgaches vivant en France dont Barivelo Rakotomalala, la capitaine de l’équipe nationale, gagnante des Jeux des îles de l’Océan Indien et qui avant de s’installer en Normandie, dirigeait le Port Fluvial de Tamatave. Barrie comme l’appellent familièrement ses amis, organisa des visites dans cette belle région. La découverte de la cité historique de Rouen était au programme et notamment les lieux rappelant tout ce qui concerne Jeanne d’Arc. Nos basketteuses n’avaient pas oublié qu’elles étaient venues en France pour pratiquer leur sport favori et c’est ainsi qu’elles ont pu travailler leur condition physique et découvrir les bienfaits des exercices de prévention des blessures dues à la pratique du sport de haut niveau. Ayant chacune des problèmes de colonne vertébrale, d’épaules, de mains, de genoux et de chevilles, ces joueuses ont appris à utiliser au maximum leurs possibilités musculaires et articulaires afin de les rendre encore plus performantes tout en guérissant les blessures qui les handicapaient depuis plusieurs années.

Les rencontres avec d’autres joueuses étrangères vivant dans la région Normandie et avec de jeunes enfants impressionnés par la taille (Entre 1M70 et 1M92) de nos internationales ont aussi été des temps forts de leur séjour en France.

 

Du Basket… à la marche athlétique. Pour la dernière semaine de séjour en Europe, les membres de l’association des Amis de L’Océan Indien qui se dépensent sans compter pour Madagascar avec de nombreux jumelages à leur actif entre la région, les départements et les villes normandes avec leurs homologues de la Grande Ile ont réservé quelques belles surprises à nos dames. Plusieurs basketteuses ayant participé aux 24 heures d’Antananarivo, lesquelles étaient organisées entre 2000 et 2009, ont décidé une participation à une épreuve de Marche de grand fond prévue à Loon Op Zand à proximité de Tilburg… en Hollande. Avant d’arriver dans ce beau pays, les AOI décidaient de prendre le « chemin des écoliers » afin de visiter le Nord de la France, une partie de la Belgique et la région du Brabant en Hollande. Ce fut assurément un merveilleux voyage. Amiens et sa cathédrale, son marché sur l’eau et ses ruelles historiques bien rénovées était la station de départ avant de rejoindre la côte picarde et ses habitations de haut standing. Les Ports de Calais, Boulogne, Dunkerque qui font face à la Grande Bretagne et qui débordent d’activité ne laissent pas insensibles. La Panne est le premier point de chute en Belgique. La richesse se fait sentir, les prix aussi qui sont nettement plus élevés que de l’autre côté de la frontière. Ostende est aussi un lieu haut de gamme avec son immense casino et son horloge de fleurs. Brugge est appelée, la Venise du Nord. Ce titre n’est pas usurpé.

Les canaux font la richesse de la ville. Nous voilà sur la route de Gand puis d’Anvers et son fameux Palais des Sports qui abrite un vélodrome accueillant chaque année une compétition de cyclisme qui dure… six jours et six nuits.

 

97 km en 15 heures pour Mirelle, Pony, Titine et Hélène. Et voilà nous y sommes ! Loon Op zand est une ville de 26 000 habitants connue pour être un haut lieu de la construction de manèges et d’attractions foraines. Malgré le temps frais, le Palais des Sports est très animé. Les drapeaux nous informent que des marcheurs viennent de Hollande bien sûr, mais également d’Angleterre, de Belgique, d’Allemagne, de France et de… Madagascar. A 21 heures l’ensemble des femmes et des hommes engagés, ils sont près de cent cinquante, qui se sont préparés dans cette grande salle de sport, se réunissent sur la ligne de départ. Les services médicaux, le ravitaillement, les ordinateurs et les chronos sont prêts. Le pistolet du starter retentit et chacun s’élance dans le seul but de se surpasser. En compétition, le marcheur courageux n’abandonne jamais. Lors des procédures d’engagement nos quatre filles avaient décidé d’opter pour la compétition par relais. Il fallait donc gérer le froid, le ravitaillement, le sommeil, car même si l’on ne marche pas, il est très difficile de dormir en raison du bruit et de la musique qui règne toute la nuit. Nos filles ont tenu le choc et ont respecté leur tableau de marche basé sur 6 km de moyenne. En réalisant 97 km, l’équipe malgache termine en seconde position battue de deux kilomètres par une formation du Limbourg en Hollande.

Le passage en Normandie puis en Belgique et en France de ces filles dynamiques n’est pas passé inaperçu. Que ce soit dans la presse française et hollandaise, une large place a été consacrée à ces dames qui se sont fait remarquer bien sûr pour leurs qualités athlétiques, mais également pour leur tenue, leur élégance et leur gentillesse. Ces sportives se sont montrées de parfaits opérateurs du tourisme malgache et plusieurs dirigeants Belges, Hollandais et Normands ont souhaité obtenir des documents sur la Grande Ile et ses possibilités d’hébergement. Décidément ce voyage a été particulièrement productif ! Pour ces néo ambassadrices qui ont réalisé une véritable promotion auprès de tous ceux et ils sont nombreux qui les ont côtoyées.

 Francis HERBET

Source: Midi-Madagasikara du 08/05/2017.