Etant le dernier d’une famille recomposée, il était un enfant gâté pourri qui n’en faisait qu’à sa tête. Effectivement, à l’école malgré le fait qu’il fut surdoué en calcul, il péchait par le fait que jamais il n’a voulu apprendre ses leçons. Il avait sciemment choisi de se faire frapper par la ceinture de son père qui tous les jours n’y allait pas de mains mortes plutôt que de céder aux demandes des parents qui voulaient qu’il soit 1er de sa classe. Avec ce caractère bien trempé, petit déjà il savait ce qu’il voulait et pour cela, il ne s’intéressait qu’aux jeux dans lesquels il excellait dans toutes les disciplines que ce soit physique ou intellectuel. Il faut reconnaître que l’exigence des parents était légitime car malgré le fait qu’il n’apprenait pas ses leçons il était toujours parmi les 3 premiers de sa classe. Cette aversion pour les leçons va le desservir une fois reçu sur concours au Lycée Jean Joseph Rabearivelo d’Antananarivo car les maths dans lesquels il devait exceller, contenaient des leçons, et devinrent pour cela sa bête noire. En classe de seconde, il a fini par choisir la série littéraire dont le programme lui permettait de faire du sport.
Après avoir obtenu son bac littéraire en 1974, il choisit de faire de sa passion « le sport » son métier, et il passa avec succès le concours d’entrée à l’INSEPS (Institut National Supérieur de l’Education Physique et Sportive). Comble de malheur, lui qui croyait qu’il allait enfin faire du sport rien que du sport, il s’est en fait engagé dans l’antre du diable où on devait dessiner et apprendre par cœur l’anatomie, la physiologie, la psychologie et la pédagogie pendant trois ans. Il a dû s’y plier tant bien que mal et devient même major de sa promotion en première année, mais par la suite, il a voulu abandonner le sport pour s’engager dans la police après des divergences avec ses professeurs lors de l’examen final de passage en troisième année (SIC). Toutefois il a fini par rester dans le giron du sport et a finalement eu sa licence et passé son concours de CAPEPS grâce à sa femme qui aimait beaucoup les compétitions sportives.
Sa polyvalence était reconnue dans toutes les disciplines sportives. Effectivement, il avait joué dans les sélections universitaires de basketball et de football. Etant un très bon nageur, plongeur et aussi un grand sauteur en hauteur franchissant 1,95 m pour une taille d’ 1,70 m, il passait d’un sport à un autre sans difficulté, si bien qu’il a fini au tennis en ayant un classement négatif. Avec ses titres de vice-champion de Madagascar toutes catégories et membre titulaire de l’équipe nationale de double, il fut nommé coach national et peu de temps après directeur technique national (DTN) du tennis. Cette dernière nomination a sonné le glas de sa participation en tant qu’athlète dans les joutes tennistiques, car il avait pour principe de ne pas être à la fois juge et parti. De son temps, il a formé et entraîné plus de 80% des champions de tennis Malgaches hommes et dames et aussi quelques championnes d’Afrique. En fait tout ce qu’il a touché s’est transformé en or quand il a entraîné le football, le basketball, le water-polo et le tennis.
En 1991 à Abidjan, il obtint l’Award du meilleur coach africain de tennis, et l’année suivante, il fit gagner 4 titres africains au pays qui fut couronnée meilleure nation africaine des jeunes sur 46 pays en lisse. A la même période toujours pionnier, il décida de suivre le rêve de ses filles en montant pour ces dernières la première structure de Sport Etudes à Madagascar. En 1992, afin que ses filles Dally et Natacha puissent poursuivre leurs carrières tennistiques jusqu’au professionnalisme, il décida de s’expatrier dans le canton du Valais en Suisse, et y resta pendant une dizaine d’années. Là-bas, il dirigeait deux structures différentes dont l’une était sous la bannière de la Fondation François Xavier Bagnoud qui s’occupait surtout de la formation de haut niveau du tennis et comprenant quelques élites, l’autre était la première cellule de tennis-études en stade d’expérimentation en SUISSE. Cela se passait à Grône Canton du Valais. Il a aussi travaillé en tant que coach de la fédération internationale du tennis (ITF), chargé d’emmener les jeunes espoirs africains en tournée à travers l’Europe. Sa fille Dally Randriantefy en faisait partie et devint la première noire africaine à intégrer le cercle très fermé des 50 meilleures joueuses mondiales (WTA), se payant même le luxe d’avoir été la première joueuse africaine pendant quelques année d’affilées (les nations d’ Afrique du Sud et Maghrébines comprises).
Après cette longue période aux moult péripéties à travers le monde, car Max accompagnait ses filles autant que faire se peut dans tous les tournois du Grand Chelem et aussi les compétitions sous l’égide du women tennis association (WTA) et le ITF. Il est revenu au pays, suite à une nostalgie ressentie vitale pour le patriote qu’il était et qu’il continue à l’être. Cela a été la raison majeure de son implication dans la poésie. Les poèmes puissants de ce sportif romantique et mélancolique, ont été retenus par La Gazette de la Grande Ile qui les a publiés dans ses colonnes pendant 3 années. En même temps, son ouvrage-clé, « Les Bases Théoriques du Tennis de haut niveau » fut édité.
Suite à ce contact avec l’écriture et leur publication, l’enseignant idéaliste s’est réveillé. Voulant désormais apporter sa contribution pour une société plus juste où la rectitude est de rigueur, il s’est alors fixé comme objectif de dénoncer les pratiques sociétales illicites en cours à Madagascar, en décidant de publier chaque semaine une chronique d’opinion et d’alerte dénommée la SENTINELLE. Cette chronique qui dit tout haut ce que les gens pensent tout bas est sans complaisance car imprégnée de vérités. D’après Max, il ne s’avisera jamais à critiquer pour critiquer, sans proposer une solution au moins pour un problème soulevé. Sur ses publications qui se sont succédées depuis trois ans, certains lecteurs les aiment, tandis que d’autres les trouvent choquantes mais par contre n’ont laissé personne indifférent.
Son passé de petit chef de bande de son quartier l’a formaté dans l’organisation de petites compétitions auxquelles participaient les enfants au sortir de l’école. Cela justifiait l’esprit d’entreprise peu commun qu’il avait déjà pendant la période socialiste. Avec son épouse ils décidèrent en 1986 de lancer MANAGER, une des premières sociétés malgaches faisant de l’événementiel. Dans la foulée, ils créèrent les premiers <<Jeux Corporatifs>>, organisèrent le premier concert de Kassav au stade d’Alarobia, ainsi qu’ils firent l’introduction du rugby à 7 lors du Jubilé de l’ovale à Antananarivo. Sa fierté était que tout ce qui a trait au tennis en termes organisationnel, pédagogique et institutionnel, il en était le précurseur.
Aujourd’hui Max Randriantefy possède un club de tennis et de pétanque qui s’appelle MAX SPORT CLUB sise à Ankorondrano dans la Zone Zital à Antananarivo Madagascar. Il écrit toujours ses chroniques dans le journal de La Gazette de la Grande Île en s’inspirant des faits sociétaux qui se sont produits dans son pays. Toujours animé par la recherche de l’excellence qu’il emportera dans sa tombe. A soixante-quatre ans il joue tous les jours au tennis et continue à l’enseigner. Comme tout bon malgache, c’est un très bon chanteur et un bon guitariste, et ce depuis 45 ans déjà. Mais depuis deux ans il s’est mis dans la tête de peaufiner ses prestations à la guitare qui est son instrument de prédilection et dans laquelle il ne veut pas être seulement un bon joueur. Comme cela ne correspond pas à son état d’esprit, il veut y exceller en jouant depuis deux ans déjà plus de trois heures par jour. Il disait toujours : << Dans la vie quand on a fait le choix de faire une activité, il faut s’efforcer d’y exceller ou ne pas le faire du tout, pour ne pas se constituer dans le subconscient des micro traumatismes sur des séries de défaites qui n’aideront aucunement dans le futur >>. Il disait qu’il faut au moins être très bon en quelque chose (en n’importe quoi) afin de renforcer la confiance en soi pour mieux affronter autrui. Et il continuait d’affirmer qu’il faut toujours chercher les raisons cachées des phénomènes, en s’appuyant sur des cadres scientifiques si possible, car comme le disait GALILÉE << La compréhension du monde ne doit pas se limiter à des données de la perception brute >>.
Propos recueilli par l’équipe éditoriale Madaction.