Madagascar a abrité, le premier Salon des Nouvelles technologies, dans la capitale. Néophytes et passionnés sont invités à tester, acheter, voire même créer des objets, véritables petits bijoux bourrés d’électronique. Parmi la quarantaine de stands, il en est un qui attire le regard, celui où une trentaine de jeunes, les yeux rivés sur leur écran, tapent des lignes de codes à toute allure. Pendant 48 heures, ils s’affrontent, par équipe, pour tenter de remporter le concours de « développement de sites web ».

Tous ont reçu les mêmes consignes, c’est-à-dire créer une plateforme de réservation pour les coopératives de taxi brousse. L’utilisateur du site doit pouvoir consulter les horaires et trajets de chaque compagnie ainsi que réserver et payer en ligne son billet. Cette première épreuve a été remportée, haut la main, par Gabriel Lovasoa et son binôme, tous deux étudiants à l’Ecole nationale d’informatique.

Agé de 23 ans, Gabriel se moque gentiment des sites web actuels, vieillots, créés il y a plusieurs années et qui n’ont jamais évolué, à commencer par ceux des ministères.

 

« Comme nous sommes des développeurs web, on aime voir les codes sources des pages web. Certains utilisent encore de très anciennes technologies. Il y même des sites web statiques qui n’ont jamais eu de mises à jour. Nous, actuellement, nous sommes capables de faire des sites « responsive », ergonomiques, avec des fonctionnalités de mobile banking et avec des framework CSS, comme par exemple le Material S », explique-t-il.

C’est là, le langage informatique le plus adapté aux besoins actuels, d’après Gabriel, mais que les clients malgaches dédaignent encore.

Pour Jonathan Garry, l’organisateur du salon, l’objectif de ce concours était de montrer, à tous, les compétences des développeurs malgaches.

«  Nous voulons prouver que nous avons des jeunes qui sont capables de développer de beaux sites web, ergonomiques, en un temps minime. Le problème, aujourd’hui, c’est que ces jeunes-là ne sont pas reconnus à Madagascar. Aaprès leurs études, ils ont du mal à trouver du boulot parce que les Malgaches pensent que ceux qui sont capables de développer de beaux sites web, riches et tout, on doit les recruter à l’extérieur, à l’étranger », déplore-t-il.

Avec ce concours, organisateurs et participants espèrent ainsi mettre en lumière certains talents et attirer clients, investisseurs et potentiels employeurs.

Source: RFI du 03/06/2017.