Suite à une  visite d’un professionnel de la pisciculture, M. Patrice, à Ambohimangakely. Voici son témoignage.

M. Patrice a exercé le métier de pisciculteur depuis 15 ans. Plus que le profit financier, il a été motivé (et il l’est encore) par sa passion des poissons depuis sa tendre enfance. Comme dans tous les métiers, il a rencontré des difficultés au cours des ces quinze années, mais il a persévéré.

Actuellement, M. Patrice est l’un des plus grands pisciculteurs de Madagascar : avec 5 Ha d’exploitation, il produit annuellement 1,5 tonne de tilapia et de carpe royale et 300.000 alevins.

Selon M Patrice, la pisciculture est une filière prometteuse à Madagascar pour plusieurs raisons :

  • Il y a encore énormément de débouché à Madagascar : les offrent ne suivent pas la demande. Une étude effectuée en 2004 a démontré que les grands points de vente d’Antananarivo ont une demande de 14 à 16 tonnes de poissons par jour alors que les producteurs ne livrent que 12 tonnes par jour. L’invasion des procambarus (foza orana) associée au laisser-aller durant la longue période de transition (en termes de respect des normes, par exemple, respect des mailles des filets, l’ouverture et la fermeture de la campagne de pêche, …) ne font qu’amplifier davantage le gap entre la demande et l’offre
  • Les maladies et les parasites sont négligeables comparés aux autres élevages
  • Les poissons sont particulièrement appréciés par la population car considérés comme bénéfiques pour la santé
  • Si les normes sont scrupuleusement suivies, sur 100 alevins élevés, 70 à 80 parviennent à l’âge adulte au bout de 6 à 8 mois

Quels sont les défis majeurs ?

  • La question de sécurité : comme dans tous les pays et dans toutes les filières, l’insécurité est un défi majeur à considérer dans la pisciculture. L’éloignement des sites de production augmente les risques de vol. Des mesures particulières sont alors indispensables pour y faire face.
  • L’éloignement du site de production : les sites de production ont des exigences particulières (disponibilité de terrain suffisamment alimenté d’eau), ce qui fait qu’ils sont souvent éloignés des lieux d’habitation. Outres les défis liés à la sécurité, les frais d’approche sont également à tenir en compte dans la pisciculture (transport des intrants, transports des produits, frais de déplacement, …).
  • L’énergie : le coût élevé de l’énergie à Madagascar ne permet pas d’exercer un élevage intensif concurrentiel (qui nécessite par exemple l’alimentation de générateur d’oxygène). Les producteurs doivent se limiter à l’élevage extensif qui consiste à reproduire le milieu naturel des poissons. La production est également limitée.
  • La disponibilité de terrain : l’élevage extensif requiert une superficie considérable de terrain, la densité des carpes étant de 2 au m2 et celui des tilapias de 5 au m2.

à suivre !