L’élevage en cage dans les lacs ou les rivières a été recommandé, car on peut y pratiquer un élevage intensif à densité élevée.

La pisciculture, particulièrement l’élevage de Tilapia monosexé, constitue un élevage à cycle court et à forte rentabilité. Raison pour laquelle, c’est une filière qui attire de nombreux promoteurs dans la région Analamanga d’autant plus que le marché de poissons frais y est loin d’être saturé. Mais bon nombre d’entre eux ont rencontré des difficultés ne permettant pas de développer convenablement leurs activités. Une rencontre entre tous les acteurs de la filière piscicole a été ainsi organisée par ANAY Piscicole qui est l’administrateur du compte fb « Gasy Tia Miompy Trondro » en partenariat avec le Centre Milasoa et la direction régionale des Ressources halieutiques et de la Pêche à Analamanga, à l’ »Agence Malagasy de la Pêche et de l’Aquaculture » (AMPA) à Nanisana. Tous les amateurs et les professionnels en élevage piscicole ainsi que les sociétés fournisseurs d’intrants notamment des provendes comme LFL, Agrival, AR Biochem et AMI y ont participé activement. Elevage en cage. « Nous nous engageons à partager nos expériences sur l’élevage de Tilapia monosexé aux autres pisciculteurs dans le dessein de développer cette filière et de fournir par la suite des poissons frais de quantité et de qualité au marché local », a expliqué André Ramilison, le responsable de Centre Milasoa. En fait, « nombreux d’entre eux ont besoin d’aide pour qu’ils puissent bien respecter la conduite d’élevage malgré le fait que certains pisciculteurs aient déjà reçu des formations techniques », a-t-il poursuivi. A titre d’illustration, « l’élevage en cage dans les lacs ou les rivières a été recommandé, car on peut y pratiquer un élevage intensif à densité élevée. Et on n’a pas non plus besoin des appareils comme l’oxymètre pour mesurer la concentration en oxygène ou le pH-mètre servant à mesurer le pH du site d’élevage. En outre, l’élevage en cage est à l’abri, même s’il y a des inondations ou des cyclones. L’assistance sociale de la population riveraine constitue une exigence du ministère de tutelle », a enchaîné ce professionnel dans le domaine de la pisciculture. Par contre, l’utilisation des aérateurs s’avère indispensable pour l’élevage dans un bassin cimenté ou l’élevage en étang surdensité.

Provendes extrudées. Mais le directeur régional des Ressources halieutiques et de la Pêche à Analamanga, Rasoamananjara Hantanirina a soulevé que de nombreux promoteurs se trompent déjà au niveau du choix de leur site d’élevage. « Ils peuvent ainsi consulter nos circonscriptions régionales pour faire une prospection. Nous pouvons également mettre à leur disposition ces appareils de mesure de l’oxygène et du pH de l’eau », a-t-elle déclaré. Parlant de la maîtrise de la variation de la température, le responsable du Centre Milasoa a exposé que c’est un paramètre important pour le développement de l’élevage de Tilapia monosexé. « La température idéale est entre 22°C et 35°C », a-t-il enchaîné. Par ailleurs, les provendes extrudées ont beaucoup intéressé les pisciculteurs. « Ce sont des aliments équilibrés pour les poissons. Ce qui permettra aussi d’avoir un prix de revient précis. Notre groupe les vend déjà en Afrique comme au Kenya, en Ouganda et en Tanzanie avec une quantité de 3 000 tonnes d’importation par an. A Madagascar, on est encore en phase de test avec des éleveurs à compter de septembre prochain », a évoqué Pierre Raoelina Andriambololona, directeur des Opérations de Farmshop distribuant les produits de LFL. D’autres pisciculteurs ont également demandé comment on peut acquérir un distributeur automatique de provendes pour faciliter leurs tâches.

Traçabilité. Pour Tantelinirina Tojohery Pascal, un éleveur de poissons à Ankazobe, cette rencontre lui a été bénéfique, car il veut être professionnel dans le secteur, selon ses dires. « Cela me réjouit car il y aura la facilitation d’accès aux équipements nécessaires à l’élevage. L’achat de provendes extrudées me permettant d’exploiter 12 000m² d’étangs constitue mon problème. A part le coup de pouce du ministère de tutelle, j’envisage de nouer un partenariat avec les fournisseurs pour une facilitation d’accès aux provendes», a-t-il témoigné. De son côté, le Centre Milasoa entamera prochainement une activité de recherche en utilisant des produits locaux naturels pour le monosexage pour éviter l’importation. En bref, « cette filière est bien rentable si l’on respecte bien la conduite d’élevage. Dans trois ou cinq ans, les investissements seront amortis. Notre objectif est de mettre en place tous les maillons de la chaîne de la filière allant des producteurs d’alevins, des fournisseurs de pré-grossissement jusqu’aux opérateurs de grossissement de poissons afin d’assurer la traçabilité de ces produits halieutiques sur le marché », a conclu Mamy Ramalanjaona, le gérant propriétaire de ANAY Piscicole.

Navalona R.

Source: Midi-Madagasikara du 07/06/2018.