C’est dur mais les embouteillages à Tana commencent à peser sur les nerfs. Quand vous mettez plus d’un tour d’horloge pour rallier le stade Mahamasina à Ankorondrano, alors vous vous dites que trop, c’est trop.

Mais autant le dire tout de suite que compte tenu da la taille du parc automobile à Tana et des rues qui relient les différents quartiers de la capitale, régler la circulation ne nécessite même pas les grands moyens tels le recours à la circulation alternée telle qu’on le vit à Lagos ou encore dans les rues de Rome. Même l’usage des bretelles ou des échangeurs, comme on en voit à New York ou à Paris, ne serait pas encore approprié tant on a encore ce qu’il faut pour éviter ces embouteillages. C’est aussi simple car tout est question de bon vouloir. Celui des policiers appelés à faire respecter les lois comme celui des usagers à faire preuve de civisme et surtout les marchands des rues qui devraient mettre un terme à cet entêtement à occuper les trottoirs ou plus grave encore une grande partie de la chaussée. Une inconscience généralisée qui nous amène aujourd’hui à fustiger les abus sous toutes leurs formes.

Voici donc un tour de ville édifiant sur ces abus à l’origine des embouteillages.

 

Ankorondrano  : Un arrêt de bus qui ne l’est plus

Assez souvent, la circulation est bloquée à Ankorondrano car l’arrêt bus habituel sert de stationnement à quelques voitures qui obligent les usagers à utiliser une seule voie au lieu de deux comme prévu. Les bus qui s’arrêtent à ce niveau bouchent donc la voie et obligeant ainsi les voitures qui suivent à patienter.

Antaninarenina : Dites plutôt une voie et…demie

Antananinarenina ou plutôt la rue du Pergola est une preuve flagrante de l’incivisme. On y voit en effet un panneau de stationnement interdit mais cela n’empêche pas les riverains de faire comme s’ils avaient tous les droits pour occuper une grande partie de la chaussée et obligeant ainsi les usagers à ralentir car l’espace qui reste permet à peine à deux voitures de se croiser. Encore faut-il faire très attention tant c’est étroit.

Les marchands étalent leurs produits sur la chaussée.

 

 

 

 

 

Behoririka et Antsahavola : Une propriété d’Easy Park

De quel droit Easy Park se permet-il de transformer une rue à deux voies en une seule ? C’est notamment le cas à Behoririka en allant vers Antanimena alors qu’il y a bien d’autres usagers qui utilisent la portion qui ramène au lac de Behoririka.

C’est encore pire à Antsahavola où le traçage d’Easy Park a fait qu’il ne reste plus que des ruelles à une voie pénalisant du coup les riverains qui doivent payer pour prendre leur déjeuner à midi. Voire plus car cette société n’a laissé aucune marge pour la population dont une grande partie pense partir ailleurs car c’est devenu invivable.

Les piétons et les marchands occupent la quatrième voie près du marché de Pochard.

Soarano : De quatre à trois voies !

L’initiative visait à désengorger Analakely en favorisant la sortie Nord mais à force de vouloir chasser le naturel, il revient au galop. Car les marchands sont revenus occupant toute la partie droite de la chaussée jouxtant le marché de Pochard. Pire, ils sont descendus dans la rue comme s’ils avaient tous les droits. Et de quatre au départ, il ne restait plus que trois voies utilisables ou presque car même les deux voies en sens inverse ne sont plus qu’une à cause des charrettes stationnées au niveau de l’entrée du marché de Pochard.

Pour rester à Soarano, on s’étonne de voir un 4×4 prendre tout son aise sur la rue en face du Firaisana I qui oblige les usagers à descendre sur la chaussée et pire, les automobilistes à franchir une ligne discontinue car l’espace laissé par le 4×4 est insuffisant pour qu’on reste entre les lignes.

 

 

 

Ankasina et 67 ha : Les charrettes à bras dictent leur loi

Il n’y a pas d’heure sans embouteillage sur la route d’Ankasina et même dans tous les 67 ha devenus la terre de prédilection des charrettes en tout genre. Et des charrettes à bras, on y rencontre même des charrettes à bœufs, le tout au nez et à la barbe des policiers de la circulation qui ne sont pas sans savoir que c’est interdit entre 6h et 18h selon une loi qui datait des années 60.

Du coup, on circule aux 67 ha et ses environs selon le bon vouloir de ces charretiers faute d’une intervention énergique des policiers comme cela avait été le cas au cours du Sommet de la Francophonie où on vivait une circulation des plus fluides qui faisait plaisir à voir.

Certes on ne va pas imposer les mêmes horaires que sous l’ère Tsiranana mais il fallait mettre de nouvelles tranches se situant en dehors des entrées et sorties des bureaux et écoles c’est-à-dire de 6h30 à 8h30 et de 16h à 17h30. Ce serait mieux si dans la foulée, on érige une autre loi visant à pénaliser non pas les charretiers mais les propriétaires de ces produits transportés.

By Pass : Tout sauf le rôle d’une rocade

Les usagers de la route étaient heureux comme tout avec la construction du By Pass qui est plus une rocade destinée à contourner le grand Tana pour une meilleure circulation. C’est donc par définition une voie rapide qui a été au début interdite aux bus. Mais malheureusement, ce n’est plus le cas car les choses se sont même empirées avec l’arrivée des charrettes à bras notamment à Anosibe et à Namontana sans que la Police daigne à lever son petit doigt. La question est de  savoir qui a donné l’autorisation à ces bus car le By Bass ne servait pas à cela. Mais pas du tout.

Même la voie ferrée à Isotry est occupée par les marchands.

Anosibe : Les voies rapides à…bicyclette !

La sortie Sud de Tana a connu ses heures de gloire quand la commune a décidé d’ouvrir deux voies rapides à hauteur d’Anosibe. Mais de rapide à lente, le pas est vite franchi car ces deux voies, bien qu’interdites aux bus et aux camions, sont aujourd’hui empruntées par les motos et les bicyclettes et parfois même par des charrettes à bras.

Dès lors, c’est devenu des voies lentes même si la législation en vigueur donnerait tort à ces cyclistes si par malheur un accident survenait car ils bravent tout simplement un interdit.

 

Source:Midi-Madagasikara du 20/01/2017.

Dossier réalisé par Clément RABARY

Photos Kelly Randriamampianina