Le IVe Congrès du Global Green, une rencontre des Verts mondiaux, s’est tenu à Liverpool (Royaume-Uni) du 30 mars au 02 avril 2017. Madagascar y a été représenté par une délégation du parti Vert Hasin’i Madagasikara composée de son président national Alexandre Georget et du membre du bureau politique Dr Ratafika. Plusieurs thèmes ont été débattus durant le Congrès dont entre autre, la démocratie, la santé vert et la Mer. Il incombait à Alexandre Georget, qui est, à la fois vice-président de la Fédération des Verts Africains (FEVA), d’exposer sur ce dernier thème. Il a surtout mis l’accent sur la nécessité de préserver la Mer. « La Mer est depuis des millions d’années le siège de prodigieux phénomènes naturels qui, aujourd’hui encore, modifient lentement ou avec violence l’aspect de notre planète. Elle occupe presque les ¾ de notre continent. Il est donc tout à fait naturel que sa préservation doit constituer une priorité pour toute l’Humanité, car elle est source de vie pour l’Homme. », a déclaré Alexandre Georget samedi dernier à la tribune du IVe Congrès du Global Green.

Constats. Durant son intervention, le président national du parti Vert Hasin’i Madagasikara a présenté ses constats sur les dangers qui menacent la Mer. Il s’agit des désastres occasionnés par la pêche irresponsable, source de la disparition progressive de nos ressources halieutiques (Elle est dramatique car la mer constitue, à elle seule, une véritable économie de vie vitale pour toute l’Humanité et plus particulièrement pour ses riverains à qui elle fournit une part très importante dans l’apport nutritionnelle de la population), de la pollution due aux actions néfaste de l’Homme et des effets désastreux du réchauffement climatique. A propos de la pêche irresponsable, le vice-président de la FEVA de souligner : « Nous allons vers un dépeuplement du monde marin par des pêches abusives alors que la part que l’homme peut normalement prélever dans l’océan sans compromettre l’équilibre biologique est désormais assez faible, tant les exigences et l’efficacité humaines se sont accrues ces derniers temps, les richesses de la Mer ne peuvent se maintenir que dans la mesure où les lois biologiques sont respectées. »

Pollution. Les constats du parti vert Hasin’’i Madagasikara sont clairs par rapport à la pollution marine : « Jusqu’à présent, la mer était assez vaste pour absorber tous les déchets des terriens. Il n’en est plus de même aujourd’hui, où les polluants fabriqués par l’homme dépassent les capacités d’absorption des océans. Nous allons, si nous n’y prenons garde, vers la ruine de l’eau. A cela s’ajoute les dégâts qu’occasionnent les rejets de carburants et les forages en mer pour l’extraction de l’énergie fossile. Il est désormais certain que la terre est la seule planète du système solaire où l’eau existe en quantité appréciable. L’eau est à l’origine de toute vie et elle est indispensable à la vie. Mais, elle nous a été donnée une seule fois pour toute et il n’y en aura pas d’autre. En cette fin du 21è Siècle, nous entrons dans une crise de l’eau et de la vie, dans un conflit entre l’homme qui se multiplie et la mer qui se dégrade. Or la technologie, que l’on accuse de tous les maux, est la seule arme de l’homme contre les malheurs qu’il a lui-même déclenché. Déjà, l’opinion publique s’émeut et réclame. Bientôt, elle acceptera de payer le prix fort pour la protection de l’eau. Espérons qu’il ne sera pas trop tard. Notre prise de conscience actuelle doit déclencher une course pour la survie de la planète bleue, de notre planète eau et, par voie de conséquence, pour la survie de nos descendants. La mer qui, depuis des dizaines de milliers d’années, enseigne la sagesse à l’homme, lui inspire, une fois encore, les pensées et les actes qui maintiennent dans le monde l’équilibre et la vie. » 

Solutions proposées

Outre la lutte contre le réchauffement climatique qui s’avère indispensable pour limiter l’augmentation de la température des océans avec les conséquences désastreuses sur l’environnement tout entier, le président national du parti Vert Hasin’i Madagasiraka a proposé d’autres solutions samedi dernier à la tribune du IVe Congrès du Global Green à Liverpool. Il y a l’arrêt progressif, sinon immédiat, des forages en mer pour les besoins en énergie fossile (pétrole et gaz). « Si cela n’est pas encore faisable dans l’immédiat car la mise en place d’une transition énergétique demande encore beaucoup de temps pour être complètement autonome, alors, il faudrait au moins mettre en place un cahier de charges très sévère qui prévoit des sanctions exemplaires pour les pollueurs en cas de pollution », a-t-il déclaré. Avant d’enfoncer le clou : « A cet effet, nous proposons la mise en place d’un tribunal spécial, reconnu par toute la communauté internationale, pour juger tous les délits environnementaux et prononcer des jugements avec des sanctions exemplaires. Nous proposons que les crimes environnementaux majeurs soient assimilés à des crimes contre l’Humanité. »

Investissements conséquents. Alexandre Georget a également proposé des investissements conséquents dans les énergies renouvelables (éoliennes, solaires, hydrauliques). « Car notre planète ne pourra plus supporter d’autres désastres comme celui du 20 avril 2010, le Deepwater Horizon de British petroleum du type Tchernobyl en Russie ou d’autres Fukushima au Japon », a-t-il souligné. D’autres solutions ont été avancées : arrêt immédiat de la pêche industrielle illégale, excessive et destructive de l’écosystème marin avec la mise en place d’un contrôle sévère couplé à l’obligation de respecter le repos biologique, l’arrêt immédiat de la pêche (chalutage) sur les plateaux continentaux destructrices des fonds marins (coreaux, habitat naturel…) et réserver ces zones uniquement à la pêche artisanale, investissement dans la formation des pêcheurs artisanaux aussi bien sur la méthodologie de pêche responsable que sur le volet connaissance du milieu marin, de son écosystème et de revenu durable pour ces opérateurs artisanaux, création d’une brigade internationale de solidarité environnementale dotée des moyens nécessaires pour défendre les eaux territoriales de chaque pays et principalement des pays du tiers monde qui manque cruellement de moyen pour protéger ses ressources halieutiques vitales pour l’apport nutritionnel de sa population, mais aussi pour protéger sa flore et sa faune des trafics de tout genre.

Appel vibrant. La dernière solution proposée par le parti Vert Hasin’i Madagasikara à Liverpool est la mise en place dans chaque pays riverain d’au moins un laboratoire d’analyse international reconnu pour étudier en permanence l’état de l’eau de mer, sa salinité, son acidité… et, qui a pour mission de lancer l’alarme en cas de problème grave. Au cours de son intervention, Alexandre Georget a lancé un appel vibrant à tous les dirigeants du monde entier pour unir les forces et travailler ensemble afin de sauver la planète pendant qu’il est encore temps pour que nos générations futures puissent encore y trouver sa place. « Les lobbies anti-écologique du business ont l’argent et l’arme de la peur pour imposer leurs lois, mais ce n’est pas une fatalité parce qu’on peut encore les combattre si nos gouvernants veulent bien jouer le jeu et se donner la peine de le faire pour sauver notre planète d’un désastre irréversible. Les Verts sont prêts à relever ce défi. Nous sommes disponibles à une collaboration étroite avec tout gouvernement de bonne volonté qui a ce même objectif : sauver la planète pour le bien-être de tous. L’heure n’est plus aux tergiversations », a-t-il conclu.

Source: Midi-madagasikara du 03/04/2017.