Le ministère malgache des Affaires étrangères, avec le soutien de l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM) et du ministère français des Affaires étrangères et du Développement international français (MAEDI) à travers l’ambassade de France à Madagascar, ont établi le premier profil de la diaspora malgache en France.

Le premier forum de la diaspora, organisée par le ministère des Affaires étrangères se tiendra du 26 au 28 août. Ce forum sera accueilli par le village Voara à Andohatapenaka. Encore un des ces colloques des gens du Nord pour se financer les vacances au soleil du Sud serait-on tenté de dire ?

Diaspora ? Mot barbare pour beaucoup et objet de polémiques pour ceux qui s’y intéressent, certaines définitions sont plus ou moins folkloriques comme celle de l’Union africaine qui la définit ainsi :« La diaspora africaine désigne les personnes d’origine africaine vivant hors du continent africain, qui sont désireuses de contribuer à son développement et à la construction de l’Union africaine, quelles que soient leur citoyenneté et leur nationalité ».Discours assez racoleur prenant les désirs pour des réalités, sinon comment croire que « La diaspora africaine serait la plus importante au monde et se répartirait selon les régions : 39,16 millions de personnes en Amérique du Nord ; 112,65 millions en Amérique latine ; 13,56 millions dans les Caraïbes et 3,51 millions en Europe.» Contentons-nous de celle la plus classique de Larousse : « L’ensemble des membres d’un peuple dispersés dans le monde mais restant en relation ». Pour être clair et faire simple, disons que la diaspora malgache (naturalisée et/ou non) se définit pour nous comme ceux d’ « Andafy ».

Combien sont-ils là-bas ? Les chiffres officiels français (pour nous Andafy veut dire essentiellement la France) Ils sont 50 000 (chiffres INSEE 2012), soit grosso modo 100 000 et 140 000 individus avec leurs familles). Mais le doute peut persister sur l’exactitude, car quel Malgache n’a pas un parent arrivé « au paradis » et sans compter notre tendance à transgresser les règles ou à déjouer les lois sur l’immigration.

Que font-ils là-bas ou quels emplois occupent-ils ? Selon un sondage effectué sur un échantillon de 400 individus de « l’Etude sur le profil de la diaspora malgache en France » réalisée par le FORIM (Forum des Organisations solidarité Internationale Issues des Migrations) et financée par l’Organisation Internationale pour les Migrations). Ils sont (hommes et femmes confondus) à près de 20% à occuper la catégorie de cadres, profession intellectuelle et libérale ; employé qualifié avec 6% ; employé non qualifié avec 6% ; chômeur avec plus de 10%…). Ces conclusions peuvent gonfler notre fierté nationale, mais cette étude officielle a des portées limitées avec un échantillon de 400 personnes seulement et surtout le caractère « diplomatique » du rapport. En effet, le vécu fait état de nombreux ressortissants exerçant le métier de nettoyeur de « peep show », au mieux de trieur de nuit des « PTT », heureusement certains ont été repérés et sont devenus des grands commis de l’Etat à Madagascar. Mais ces cas sont évidemment tus au niveau de la famille et de l’opinion, pour dire que dans la grande majorité, les Malgaches en France vivent dans la précarité. Sinon, comment expliquer que la diaspora n’effectue que 85 millions d’euros avec un transfert mensuel de 155 euros individuel par mois seulement. Pour certains pays africains la diaspora effectue un transfert supérieur à l’Aide Publique au Développement et vous ? Bonnes vacances Mesdames et Messieurs !

Télécharger le document source: (cliquez ci-dessous):

A la suite d’une séance de restitution des résultats à Paris le 1er septembre 2016, en présence d’une soixantaine de personnes issues de la diaspora, de l’ambassade de Madagascar en France, du MAEDI et de la coopération décentralisée, le rapport est désormais accessible au public en libre téléchargement