Certains candidats cherchent uniquement un moyen pour marchander lors du second tour en vue d’obtenir par la suite un poste ministériel.

La Haute Cour Constitutionnelle (HCC) a confirmé la candidature de 36 candidats à l’élection présidentielle du 7 novembre prochain. Un record de pléthore de candidats depuis l’indépendance. La plupart des prétendants dont la candidature est maintenue, savent pourtant qu’ils n’ont aucune chance pour siéger à Iavoloha. En matière électorale, seuls ceux qui sont les mieux préparés ont la chance de sortir vainqueur. Parmi les 36 candidats figurent pourtant des personnalités qui ne disposent même pas de parti, ni de structure de base politique et/ou sont restés dans la discrétion totale durant les cinq   années de pouvoir du « Hery Vaovao ho an’i Madagasikara ». Nul n’ignore que certaines formations politiques cherchent tous les moyens pour éviter un « premier tour dia vita ». Des prétendants à la course à la Magistrature suprême ont tout simplement été incités, pour ne pas dire payés, pour se présenter. Leur candidature est uniquement une manœuvre de dispersion de voix. D’autres ont l’habitude de se présenter à la Présidentielle pour pouvoir marchander lors du second tour et d’obtenir par la suite une place de ministre.

Soif de pouvoir. Plus d’un se sont posés des questions à propos de la candidature de l’ancien président Didier Ratsiraka. A 82 ans, il entend encore briguer un nouveau mandat. Et ce, après avoir été à la tête du pays pendant 20 ans. Décidément, l’Amiral rouge a toujours soif de pouvoir. Jusqu’ici, il n’a pas encore trouvé le « Gisa mainty » qu’il a cherché depuis la deuxième République. La relève n’existe pas et n’existera jamais au sein de l’AREMA, le parti qu’il a fondé en 1975. L’électorat AREMA en général et les « Ratsirakistes » en particulier, affronteront les urnes en ordre dispersé. Parmi les candidatures retenues figure notamment celle de Roland Ratsiraka qui fait partie de la famille tout court, et porte le même patronyme comme l’indique son nom. L’on peut citer aussi l’ancien Premier ministre Jean Ravelonarivo qui était le Directeur général de la SEIMAD du temps de la 2è République, d’ailleurs, son épouse a été la Secrétaire particulière de Didier Ratsiraka. Parmi les disciples et non moins proches collaborateurs de « Deba » figure aussi José Andrianoelison alias José kely qui était ministre de l’Agriculture, puis Directeur adjoint du Cabinet civil auprès de la Présidence de la République. Accusé de mercenariat politique par ses détracteurs, Tabera Randriamanantsoa, un autre candidat à la Présidentielle du 7 novembre, a également été député AREMA du temps de la deuxième République.

« Mercenaires politiques ». La question est donc de savoir pourquoi l’AREMA n’a pas réussi à trouver un consensus pour présenter un candidat unique ? Et ce, contrairement à l’ARMADA où les Hajo Andrianainarivelo, le Général Camille Vital, ou encore Jean Louis Robinson ont décidé de se rétracter pour soutenir Andry Rajoelina. Le « Hery Vaovao ho an’i Madagasikara » a aussi choisi de favoriser la politique de dispersion de voix. Jules Etienne Rolland, Paul Rabary, Randriamampionona Joseph Martin, Robimanana Orlando, étaient ministres sous l’ère Rajaonarimampianina. Ils étaient dans l’équipe dirigée par un autre candidat à la Présidentielle, en la personne de Mahafaly Solonandrasana Olivier. Jean Max Rakotomamonjy, président de l’Assemblée nationale est lui aussi affilié au « Hery Vaovao ho an’i Madagasikara » même si sur le papier, il est présenté par le parti Leader Fanilo. Avec toutes cette stratégie bien calculée du « zarazarao hanjakana », il sera difficile, voire impossible d’effectuer un « premier tour dia vita ». L’on se demande ainsi à qui profite cette manœuvre ? Quoiqu’il en soit, avec autant de petits candidats présentés par des groupuscules, l’élection du 7 novembre prochain sera entachée par la participation de quelques « mercenaires politiques ».

Davis R

Source: Midi-Madagascar du 25 août 2018.