Là où le récif est détruit, ce jeune Océanographe biologiste intervient. Il s’agit de Faustinato Behivoke, qui valorise les débris de coraux morts pour réparer les habitats par la fabrication de récifs artificiels, entièrement fait à la main avec des matériaux locaux et abordables. En effet, après quelques mois d’immersion, ces structures artificielles deviennent une oasis de la biodiversité marine. D’après les explications du technicien, les récifs coralliens sont des écosystèmes considérés comme une « maison », un lieu d’habitation, pour de nombreuses espèces marines, dont les poissons, les poulpes, les crustacés, etc. « Ce sont de véritables gardes à manger pour les pêcheurs du littoral où la vie quotidienne en dépend. Mais depuis quelques décennies, le récif corallien ne cesse de se dégrader à cause de l’effet du changement climatique et de la pression humaine », a indiqué Faustinato Behivoke. Océanographe, diplômé de l’Institut Halieutique et des Sciences Marines, à Toliara, celui-ci a innové l’utilisation de débris de coraux, pour fabriquer les habitats artificiels qui attirent les capitaines, les poulpes, les concombres de mer, les murènes, et d’autres invertébrés d’intérêts écologiques notables, comme les coraux.

Innovation. Après six ans d’expérimentation, ce jeune océanographe a pu développer une technologie écologique qui contribue directement aux objectifs du Développement Durable n°13 (mesures relatives à lutte contre les changements climatiques) et n°14 (vie aquatique), entre autres. Parmi les leaders d’action environnementale dans le sud-ouest de Madagascar, il a développé cette technique à travers l’organisation déjà existante. « Pour restaurer les écosystèmes récifaux et accroître leur résilience, il est désormais faisable de fabriquer des récifs artificiels au niveau local par la technique de Fishes Banking ecotechnology, qui est une invention brevetée, 100% Malgache. C’est une technique innovante de fabrication manuelle dont la mise à l’eau est faisable par l’utilisation de la pirogue traditionnelle à voile. Les coûts de fabrication et d’immersion sont minimes par rapport aux autres types de récifs artificiels qui existent dans le monde. Ce genre de technique est adapté dans les pays en voie de développement et dans des régions coralliennes où les besoins en restauration sont primordiaux », a-t-il soutenu. Bref, avec son succès, l’utilisation de cette nouvelle technique fera certainement tâche d’huile.

Antsa R.

Source: Midi-Madagasikara du 16 octobre 2019.