La société Madagascar Bambou basée à Toamasina a cessé ses activités depuis 2012. Cependant, c’est une des rares sociétés qui travaillent le bambou et le transforment. Elle a même exporté ses produits finis en Europe, sans compter la création de nombreux emplois directs et indirects dans les régions Atsinanana et Analanjirofo. Des investisseurs locaux sont maintenant intéressés au redressement de Madagascar Bambou. C’est ce qu’on a appris dans le cadre la célébration de la Journée Mondiale du Bambou dans le pays. « Le bambou, une solution à mieux valoriser » étant le thème choisi cette année. « C’est une occasion pour mobiliser les parties prenantes, en vue de valoriser cette filière et son énorme potentiel. Ce, en passant désormais aux actions, après l’élaboration de la politique nationale de la filière bambou en 2018″, a évoqué Njaka Rajaonarison, le coordonnateur national de l’Organisation Internationale sur le Bambou et le Rotin (INBAR), à cette occasion.

330 millions Ar. En outre, les ressources locales en bambou demeurent largement sous-exploitées. A titre d’illustration, les graminées du pays sont encore peu utilisées malgré ses possibilités d’utilisation, notamment dans les domaines de la papeterie, du textile, de l’agroalimentaire ou encore dans le secteur de l’énergie. Madagascar regorge 35 espèces endémiques de bambou et 10 autres espèces introduites alors que l’Ethiopie qui est classée parmi les pays les plus performants dans cette filière, n’en dispose que deux espèces couvrant une superficie de 14 387km. En plus, la Grande île importe des produits en bambou portant une valeur totale de près de 330 millions d’ariary l’année dernière. Ainsi, pour développer cette filière porteuse, la gestion durable des ressources en bambou à l’état naturel et en plantation, l’application des normes techniques des activités en amont et en aval, et la création d’un environnement financier et d’un cadre légal et juridique, incitatifs s’imposent.

Interventions limitées. Le ministère de l’Environnement a également indiqué que le bambou figure parmi les produits qui seront valorisés dans la création des nouvelles villes, un des projets de l’Etat. Par ailleurs, l’INBAR et le Programme de soutien aux pôles de micro-entreprises rurales et aux économies régionales (PROSPERER) poursuivent leurs actions pour assurer un transfert technologique et des formations aux agriculteurs dans les régions qui développent une chaîne de valeur du bambou. Leurs interventions sont cependant limitées dans neuf régions seulement. Aussi, les deux partenaires appellent d’autres promoteurs à se lancer dans la filière bambou.

Navalona R

Source: Midi-Madagasikara du 19 septembre 2020.